

Paul Watson : « Nous nous en prenons à ceux qui pratiquent leurs activités en toute illégalité »
Partager la publication "Paul Watson : « Nous nous en prenons à ceux qui pratiquent leurs activités en toute illégalité »"
- Google+
- Impression
Fondateur de Sea Shepherd, ONG spécialisée dans la protection des océans et des animaux marins, Paul Watson s’attaque depuis près de quarante ans aux baleiniers et autres prédateurs illégaux des mers. Rencontre avec un pirate.
Certains considèrent votre organisation, Sea Shepherd, comme un groupe terroriste et trouvent vos méthodes extrémistes ?
EN SAVOIR PLUS
Earthforce : manuel de l’éco-guerrier, de Paul Watson. Actes Sud, 183 pages, 2015.
Paul Watson : Je ne suis pas un terroriste pour la simple et bonne raison que je ne travaille pas chez Monsanto ou BP. Comment peut-on être considéré comme un extrémiste alors que nous n’avons tué ni blessé personne ? Tout ce que nous faisons, c’est de nous en prendre à ceux qui pratiquent leurs activités en toute illégalité. Lorsque nous attaquons un bateau, ce n’est pas n’importe quel navire, c’est un bâtiment qui se livre au braconnage. Nous somme par nature un groupe non violent. Cette non violence s’exprime par le fait même que nous sauvions des vies. Plus de 6 000 baleines nagent en liberté, des dizaines de milliers de tortues, des milliers de dauphins ou de phoques continuent de vivre grâce à nos interventions. Comment peut-on dire que nous allons trop loin ? Nous faisons preuve au contraire de beaucoup de retenue.
Pourquoi ce combat est-il si important pour vous ?
P.W. : C’est important pour tout le monde. Si nous ne réapprenons pas à vivre en harmonie avec la nature et si les océans meurent, nous mourront aussi. Il en va de la survie même de l’humanité, de celle de la civilisation, de celle de centaines de milliers d’espèces que nous détruisons. C’est aussi simple que cela. La sensibilisation est donc très importante… En 1972, personne ne savait ce que le mot « écologie » voulait dire. Aujourd’hui, le mouvement qui a le plus progressé au niveau mondial est celui sur ce thème. Il y a désormais 3 millions d’ONG environnementalistes et des millions de personnes prêtes à s’engager à travers le monde. En ce qui nous concerne, nous ne pourrions pas survivre sans ces volontaires et s’ils nous rejoignent, c’est parce qu’ils voient les résultats concrets de leur action. Ils comprennent qu’eux aussi peuvent faire la différence et permettre d’apporter des solutions pour rendre ce monde meilleur. Beaucoup d’entre eux s’investissent d’ailleurs dans d’autres causes à leur retour. Comme la fondateur du Peta, qui a fait partie de notre équipe.
Que diriez-vous à un sceptique pour le convaincre ?
P.W. : Je n’ai jamais voulu chercher à convaincre qui que ce soit de quoi que ce soit. Je fais ce que je fais parce que je pense que c’est la bonne chose, la seule chose à faire. Je veux juste encourager les gens à découvrir ce qui leur tient réellement à cœur et à laisser parler leur imagination, leur courage et leur passion. Ces trois choses vont révolutionner le monde.
La prochaine Conférence sur le changement climatique va se tenir en France en décembre. Peut-on en attendre quelque chose ?
P.W. : Je ne sais pas si l’on peut mais je l’espère. Jusqu’ici, toutes ces conférences n’ont débouché sur rien et se résument à de belles paroles et des politiciens se tapant dans le dos. Cela va donc être difficile. D’autant que certains gouvernements, comme ceux du Canada ou de l’Australie, continue de nier ce changement. Et la Chine ne va certainement pas aider beaucoup non plus. Maintenant, il y a en France, grâce à des personnages comme Jules Vernes ou le Commandant Cousteau, au musée océanographique de Monaco, une vraie histoire de la protection des océans et cette passion française peut aider à faire avancer les choses. J’attends donc de la France qu’elle se saisisse de cette opportunité pour exercer un véritable leadership au niveau international.
Ajouter un commentaire
Vous devez être connecté pour rédiger un commentaire.
[…] La suite sur : https://altermondes.org/paul-watson-la-seule-chose-a-faire/ […]