

Les activistes écologistes en danger
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En 2014, 116 militants écologistes sont morts pour leur combat contre l’exploitation de l’environnement et la défense du droit à la terre. C’est le triste bilan dressé cette année encore par la Global Witness Foundation, organisation mobilisée contre le pillage des ressources naturelles dans les pays du Sud et la corruption politique. Altermondes vous propose de découvrir les éléments marquants du rapport « How many more ? » (« Combien encore ? ») à l’aide de notre infographie.
En 2014, lutter pour la préservation de l’environnement demeure un engagement à risques. Militants écologistes, ils sont 116 à avoir connu la mort en 2014 pour leur combat contre l’exploitation de l’environnement et la défense du droit à la terre. C’est ce qu’apprend la dernière édition du rapport « How Many More ? » – combien encore ? – de la Global Witness Foundation, ONG britannique engagée pour la préservation des ressources naturelles et contre la corruption politique. Si le Brésil détient le triste record, avec 29 meurtres commandités l’année dernière, le Honduras reste le terrain le plus dangereux pour les activistes écologistes. Plus globalement, l’Amérique centrale et du Sud concentre les trois quarts des assassinats perpétrés.
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L’ensemble de ces violences résultent de conflits provoqués par l’accaparement des terres, que ce soit pour la construction de barrages hydroélectriques, l’implantation d’industries extractives ou de structures d’agrobusiness.

Malgré les intimidations, ils continuent leur combat …
Mario Luna Romero
Chef et porte-parole de la communauté autochtone Yaqui, dans l’État de Sonora au Mexique, Mario Luna Romero a été arrêté pour « privation illégale de liberté » et « vol de véhicule automobile », alors qu’ils menait une campagne contre la construction de l’Aqueduc Independancia. Les autorités affirment que Mario Luna Romera aurait ordonné l’arrestation et le vol de la voiture d’un membre Yaqui, selon un processus de justice communautaire. Mais aucune preuve ne vient confirmer une telle accusation. Depuis 2010, les Yaquis se battent contre l’Aqueduc Independancia dont la construction a été approuvée sans consultation de la communauté autochtone. Le projet menace la rivière Yaqui, principal moyen de subsistance des indigènes car elle constitue une ressource en eau et alimente les cultures traditionnelles. Mario Luna Romero demande que 50 % de l’écoulement d’eau de l’Aqueduc soit reversé à sa communauté.
Berta Caceres
Coordinatrice du Conseil civil des organisations des populations indigènes du Honduras (COPINH), Berta Caceres est membre de la communauté Yenca, menacée par l’implantation du barrage du Agua Zarca. Depuis 2011, elle défend le droit de consultation des peuples autochtones face à ce projet en partie financé par la Netherlands Development Finance Company (FMO), la banque allemande de développement. Victime de menaces de mort, de violences sexuelles et de kidnapping, elle fut pendant plusieurs années contrainte de vivre dans la clandestinité. Selon elle, des services de sécurité privés seraient à l’origine de ces menaces et protégés par la police et l’armée hondurienne. En mai 2013, elle fut accusée de possession illégale d’arme à feu qui compromettait la sécurité de l’État hondurien. Quelques mois plus tard, les autorités lui ont reproché de commanditer des actions illégales comme l’occupation de propriétés publiques et privées. Berta Caceres fut condamnée à l’emprisonnement, mais les charges pesant sur elle ont finalement été abandonnées. De son côté, le gouvernement hondurien ne met pas en application les mesures de précaution recommandées par la Cour inter-américaine des droits de l’Homme pour la protéger. Selon la Global Witness Foundation, 3 064 cas de criminalisation ont été recensés contre des défenseurs des droits humains au Honduras, depuis 2010.
Photo de Une : Des autochtones manifestent contre un projet de mine, en Amérique du Sud, en 2011 (crédit : Priscila Neěri).
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[…] Le bilan des activistes écologistes tués dans le monde s'alourdit en 2014. C'est le constat dressé par la Global Witness Foundation dans son rapport annuel […]