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Le 07-04-2016 à 08:04

Droits sexuels : le choix des mots, la force des tabous

Par Nicolas Rainaud, Anne Sinic, Stella Ouedraogo, Planning familial

Sujets éminemment controversés, les droits sexuels et l’avortement ont été exclus du texte final du programme de développement des Nations Unies à l’horizon 2030. Mais il laisse quand même la porte ouverte à des projets de terrain volontaristes.

« Avortement » : voilà un mot banni du langage des Nations Unies. Et cela devrait durer, tant les résistances des États conservateurs et l’influence des mouvements anti-choix sont fortes. De plus, par souci tactique, les États en faveur d’un accès à l’avortement sûr et légal s’auto-censurent parfois, afin de ne pas braquer leurs adversaires avant même le début des négociations.

A l’Onu, on travaille par consensus. Alors on accepte le mot « famille » dans un paragraphe pour parvenir à insérer « services de planification familiale » dans le suivant. On se résigne à perdre l’expression « droits sexuels » pour garder « santé sexuelle et reproductive » au début de la même phrase.

Les États conservateurs ne voulaient pas du terme « droits sexuels » : ils ont gagné !

Les crispations diplomatiques autour des droits des femmes ont toujours été nombreuses. Elles ont été exacerbées par les trois ans de négociations qui ont débouché sur les 17 Objectifs de Développement Durable (ODD), adoptées en septembre 2015 pour mettre fin à la pauvreté, lutter contre les inégalités et faire face au changement climatique d’ici à 2030.

Si ces tractations ressemblent à un exercice de diplomatie futile, cela n’a rien d’un jeu. Les textes agréés aux Nations Unies constituent un socle de normes qui, s’il s’affaisse, provoquera à terme une détérioration des droits et conditions de vie des individus. A l’inverse, l’effet d’entraînement d’un paragraphe volontariste peut se traduire par le développement de projets de terrain stimulants.

Blocages et complexités

Cible 5 ODD« Les droits et la santé sexuels et reproductifs » (DSSR) constitue l’expression la plus appropriée pour garantir des droits en la matière et répondre aux besoins des femmes et des hommes dans leur globalité. Ce concept, désormais porté par la France, met en valeur le fait que la sexualité ne s’arrête à la procréation. Au-delà de la santé publique, c’est aussi et surtout de reconnaissance des droits humains fondamentaux qu’il s’agit. Que l’on modifie ou retire un terme, et c’est l’approche entière que l’on remet en cause.

Or, au détriment des DSSR, le texte final des ODD use d’une formulation… encore plus longue et alambiquée ! La cible 5.6 se propose ainsi d’« assurer l’accès de tous aux soins de santé sexuelle et procréative et faire en sorte que chacun puisse exercer ses droits en matière de procréation », avant trois lignes de précisions. Les États conservateurs ne voulaient pas du terme « droits sexuels » : ils ont gagné. Quant à l’avortement, il n’a jamais été question de l’inclure !

Des raisons d’espérer

Cible 3 ODDOn retrouve cependant des pièces du puzzle « DSSR » dans les 17 ODD et leurs 169 cibles. L’autonomie des femmes et des filles y est formulée comme une priorité. La cible 3.7 prévoit « l’accès de tous à des services de soins de santé sexuelle et procréative, y compris à des fins de planification familiale, d’information et d’éducation ».

En 2000, le cadre de développement se limitait à la lutte contre la pauvreté. En 2015, il se veut universel, ce qui est un véritable atout pour faire progresser les droits de toutes et tous en matière de sexualité. Partout sur la planète, la traduction en actes des textes onusiens offrira des opportunités d’avancées à qui voudra lire entre les lignes.

Nicolas Rainaud, Équilibres & Populations
Anne Sinic, Médecins du Monde
Stella Ouedraogo, Planning familial

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