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En débat

« Le secteur privé doit-il financer le développement ? »

L’Année 2015 est marquée par une succession de rendez-vous internationaux d’ampleur qui seront tous déterminants pour l’avenir du financement du développement. À commencer par la Conférence d’Addis-Abeba, en juillet. En septembre, l’Assemblée générale des Nations unies va adopter les Objectifs de développement durable (ODD), qui prennent le relais des Objectifs du millénaire pour le développement (OMD), avec l’intégration des enjeux environnementaux qui seront également au centre de la COP 21, la Conférence climat de Paris, début décembre. Tous ces rendez-vous devraient exprimer des besoins en capitaux qui dépassent de loin ce qu’apportent les États à travers l’aide publique. Conséquence : un appel du pied au secteur privé, déjà fortement associé aux tables rondes internationales. Est-ce pour autant son rôle de financer les politiques de développement ? Certes, il représente une manne qui n’est pas négligeable, notamment au vu des montants nécessaires pour lutter plus efficacement contre la pauvreté, les pandémies ou promouvoir l’accès à des services de base. Mais, pour certaines ONG, il y a autant de risques que d’opportunités à confier le développement aux entreprises. Débat. (Crédits photo : Heather Paque)

« On voit émerger de nouveaux schémas où le financement privé pour le développement trouve sa place et pas simplement dans des partenariats public-privé »

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L’adoption prochaine des Objectifs de développement durable (ODD) offre un regard beaucoup plus intégré avec des cibles sociales, environnementales, économiques mais aussi des questions de gouvernance, de paix et de sécurité.

On se dirige donc vers des transformations plus vertueuses mais qui demandent des financements colossaux, surtout si l’on veut atteindre une économie décarbonnée. Jusqu’à présent, il existait une vision réductrice qui faisait de l’aide au développement la seule actrice du développement. Cependant, on voit émerger depuis quelques années de nouveaux schémas où le privé trouve sa place et pas simplement dans des partenariats public-privé. Il y a des démarches plus collaboratives, parfois plus lentes et la création de modèles économiques différents.

Il faut néanmoins distinguer les deux faces du privé avec le monde financier d’une part et celui des entreprises d’autre part. Le premier pourrait employer l’épargne considérable qu’il gère en mobilisant 1 ou 2% des actifs de certains fonds (assurance, fonds de pension) vers le financement d’infrastructures. Le second a pour but de faciliter l’accès à des produits et à des services (santé, éducation, alimentation, eau) et tient désormais compte du développement avec notamment des projets de type « bottom of the pyramid »(1), ou d’économie inclusive à plusieurs acteurs, tout en intégrant des logiques sociétales et environnementales.

Le privé lui-même commence donc à produire des normes qui vont dans ce sens. Mais il faut aussi une évaluation des projets menés. L’AFD a par exemple testé une grille d’analyse élaborée pour évaluer l’impact de ses interventions en faveur du social business ; il y a sans doute de nouveaux métiers à encourager dans ce domaine car ces évaluations permettront de mobiliser davantage de financements.

Mais les pouvoirs publics ont également un rôle déterminant: c’est à eux de voter des lois qui leur permettent d’intégrer le club des pays vertueux. Tous les acteurs publics et privés doivent donc être encouragés à dialoguer pour favoriser ces multiples pistes d’action, parce qu’en définitive la mise en place d’un système qui fonctionne ne se décrète pas, il se construit collectivement.

(1) « Bottom of the pyramid » : théorie popularisée par l’universitaire américain Stuart Hart, selon qui même les populations à faible revenus constituent un marché gigantesque puisqu’elles ont aussi des besoins.

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Contributeur : Henry de Cazotte, coordinateur gouvernemental des négociations internationales sur le développement et l’agenda post-2015 sur le volet financement et ex-directeur adjoint de l'AFD 25/06/2015 - 11:13