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En débat

« La surveillance numérique est-elle vraiment nécessaire ? Si oui, pour qui ? »

« Dans notre pays, voulons-nous autoriser des moyens de communication entre les gens [...] que nous ne pouvons pas lire ? [...] Non, nous ne le devons pas ». C’est ce que déclarait le Premier ministre britannique, David Cameron, au lendemain de l'attentat contre Charlie Hebdo. Ses paroles faisaient écho aux déclarations de nombreux dirigeants politiques qui ont tout de suite demandé à renforcer l'arsenal législatif français pour rendre possible toujours plus de contrôle. Les Français, d'ailleurs, semblent sur la même longueur d'onde. Un an avant les attentats, 57% se disaient prêt à accepter une surveillance généralisée des échanges sur Internet à des fins de lutte contre les organisations criminelles, même si elle nuit « gravement » aux libertés individuelles (Source : Baromètre Orange-Terrafemina diffusé 25/02/2014). Quel serait le pourcentage aujourd'hui ? À qui tout cela va-t-il profiter ? La surveillance numérique est-elle si nécessaire ?

Demander si la surveillance numérique est nécessaire, c’est venir comme la pluie après la vendange

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Comme Edward Snowden l’a révélé au monde entier, la surveillance numérique est déjà une réalité. Il faut remercier le courageux informaticien américain pour avoir fait connaître au grand public ces banques de données géantes accumulées par les services de renseignements de nombreux pays (on ne parle que des Etats-Unis, mais en Chine c’est bien pire). Les initiés, eux, savaient déjà tout cela.

Donc, se demander après le drame de Charlie Hebdo si la surveillance numérique est nécessaire, c’est venir comme la pluie après la vendange. La surveillance numérique existe, elle est omniprésente, il n’y a donc pas besoin de la renforcer! Les développements technologiques les plus récents, et je pense ici à l’utilisation généralisée des smartphones, lui donnent des capacités universelles. Pensons simplement à la géolocalisation, qui fait qu’avec un smartphone tous nos déplacements peuvent être suivis, et évidemment tous nos contacts et communications répertoriés.

Nous vivons dans une maison de verre, dont les parois ont volé en éclats, parce que tous nos gestes, pour autant que nous soyons branchés, sont épiés, numérisés, stockés, analysés, suivis en temps réel. Chaque clic de souris du travailleur à son ordinateur est mémorisé automatiquement, journalisé, stocké et peut être utilisé pour évaluer ses performances. Chaque visite d’un site quelconque est repérée, et peut constituer la base d’un profil personnalisé. Chaque passage dans un grand magasin est enregistré et le détail des achats stocké dans des banques de données à partir de la carte à puces du magasin. La publicité est ensuite ciblée en fonction des achats effectués.

Pour disparaître, il faut éteindre les écrans, fermer son téléphone portable, ne plus utiliser son compte bancaire, et, vu la débauche de caméras de surveillance dans les villes, les gares, les aéroports et sur les autoroutes, ne plus circuler. Il reste à se cacher sans ordinateur, sans téléphone, sans carte de crédit, sans voiture immédiatement repérable par satellite à travers son numéro d’immatriculation dans un petit village en pleine campagne. Encore faut-il que les murs soient épais. Cela signifie ne pas avoir d’activité rémunérée, ne pas avoir de contact social.

La surveillance numérique universelle étant un fait avéré et incontournable, comment réagir ?

D’abord le citoyen doit en être pleinement conscient. Il doit ainsi prendre des mesures de précaution pour préserver sa vie privée et sa réputation, par exemple en limitant ses confidences sur Facebook ! Ensuite, il est indispensable que les lois sur la protection des données personnelles datant des années 70-80 du siècle dernier ( !) soient adaptées. Le droit d’accès aux banques de données, les restrictions à la transmission des données, le principe du consentement de la personne concernée étaient des principes fondamentaux, mais ils sont violés tous les jours. Aux parlements de se mettre d’urgence au travail !

Blaise Lempen, journaliste, auteur de « La Démocratie à l’ère numérique » (Georg éditeur)

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Contributeur : Blaise Lempen 06/03/2015 - 18:43