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Le 01-12-2014 à 12:12

Bhopal, une tragédie qui n’en finit pas

Par Edouard de la Rochefordière

Dans la nuit du 3 décembre 1984, une fuite de gaz dans une usine de fabrication de pesticides à Bhopal, capitale du Madhya Pradesh en Inde, déclenchait une des plus importantes catastrophes industrielles de l’histoire. Trente ans plus tard, la population attend encore des réponses.

Selon un sondage réalisé le mois dernier par YouGov pour Amnesty international, 82 % des citoyens indiens interrogés voudraient que l’entreprise Union Carbide soit jugée en Inde pour la fuite de gaz toxique qui, en 1984, à Bhopal, a coûté la vie à plus de vingt mille personnes et en a empoisonné plus d’un demi-million. Trente ans après le désastre, la firme américaine aujourd’hui détenue par DowChemicals, accusée de « mort par négligence », ne s’est jamais présentée devant la justice indienne. Amnesty international, qui en appelle aux autorités publiques indiennes et américaines à prendre leurs responsabilités, dénonce une « parodie » de défense des droits humains.

« Le jugement de l’opinion publique est clair. Justice n’a pas été rendue à Bhopal, et les gens trouvent cela intolérable. » Salil Shetty, secrétaire général d’Amnesty international.

Sur place, la situation demeure catastrophique, voire pire qu’au matin de l’explosion. L’usine, abandonnée, n’a pas bougé. Selon le rapport d’Amnesty international publié à l’occasion du trentième anniversaire de l’accident, les effets à long terme de la pollution continuent de faire croître le nombre de victimes, dont un grand nombre de femmes. Pendant des décennies, les habitants de la zone ont été contraints de boire l’eau des nappes phréatiques contaminées par les métaux lourds utilisés par Union Carbide. Aujourd’hui des médecins chercheurs parlent d’une « épidémie » de « maladies gynécologiques », tant les cas d’infertilité, de fausses couches ou de troubles du cycle menstruel sont fréquents.

Plusieurs organisations de la société civile créées par des survivants de l’accident, telle que le Bhopal group for information and action, militent pour améliorer le sort des victimes. Cette dernière estime que cent cinquante mille personnes souffrent de maladies chroniques dues à l’exposition au gaz, dont certaines se transmettent d’une génération à l’autre. Le gouvernement indien a longtemps sous-estimé le nombre de victimes et n’a mené aucune étude sérieuse sur les effets à long terme de la contamination, si bien que les indemnisations financières versées aux survivants sont faibles et l’accès aux soins, en particulier pour les femmes, reste très limité. Sous la pression des groupes activistes, le gouvernement s’est finalement engagé en novembre 2014 à revoir à la hausse le nombre de victimes et à solliciter la Cour suprême de l’Inde pour obtenir une compensation supplémentaire de Union Carbide Corporation (en 1989, elle n’avait versé que 470 millions de dollars sur les 3,3 milliards exigés). Un virement de bord qui pourrait s’avérer historique.

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