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Le 20-10-2014 à 15:10

Bas-Congo : « Perenco rechigne à assumer sa responsabilité entière sur les impacts de ses activités pétrolières »

Par Andrea Paracchini

Premier zoom sur l’un des nominés du Prix Pinocchio 2014. Il s’agit de Perenco, société franco-britannique spécialisé dans l’exploitation de gisements pétroliers de champs matures. Dans la ville de Muanda, dans le Bas-Congo, elle est accusée par les ong locales de pillage des ressources, opacité financière, dégâts environnementaux et répression de la contestation des communautés locales. Le point avec Jean Marie Muanda de l’association locale Actions pour les droits, l’environnement et la vie (ADEV)

Est-ce que la mobilisation contre Perenco en RDC est limitée à la ville de Muanda – aussi nommée « la cité pétrolière la plus pauvre du monde » – ou dépasse le contexte local ? Subissez-vous des pressions de la part de Perenco ?

Jean-Marie Muanda : La mobilisation contre les impacts négatifs des activités pétrolières de Perenco à Muanda dans la Province du Bas-Congo en République Démocratique du Congo dépasse bien évidemment le contexte local. Les acteurs de la société civile (ONGs et  autres associations) s’activent tant au niveau local que national. Dans un environnement de paupérisation généralisée s’appuyant notamment sur un contexte national  empreint de corruption et de déni de justice, Perenco manie avec habilité le chantage à l’emploi. Toute critique pertinente est perçue comme une opposition à une entreprise qui se délecte de l’impunité et de la pensée unique.  Les intimidations et arrestations arbitraires s’ajoutent  au décor  pour freiner l’élan de la mobilisation pour une exploitation pétrolière responsable par Perenco.

Suite à la mobilisation, constatez-vous des avancées de la part de Perenco, notamment en matière de  transparence, assomption de responsabilité mais aussi par rapport au respect de l’environnement ?

J-M.M. : Les avancées ? On n’en perçoit pas du tout depuis. Perenco  rechigne toujours  à assumer sa responsabilité entière concernant les impacts pernicieux de ses activités pétrolières à Muanda et  maintient  toujours des pratiques peu responsables comme l’enfouissement des déchets toxiques à travers son champ d’exploitation. La pollution continue à entraver la vie des populations locales à Muanda.

Perenco est une société franco-britannique : est-ce que vous considérez que les organisations de la société civile des pays du Sud ont assez d’instances pour faire valoir leur droit et attaquer pour leurs abus les multinationales du Nord ? Quels sont vos moyens d’actions sur place et au niveau international ?

J-M.M. : Instances ? Oui !  Assez d’instances ? Non !  Cela s’explique par le fait que d’une part,  les acteurs de la société civile des pays du  Sud  déploient  beaucoup de ressources humaines et matérielles ( le plus souvent dans  des contextes locaux  de limitations accrues  des moyens d’expression) pour  faire valoir leurs droits et d’autre part , cela s’explique par le fait que  la corruption  et  l’arrimage politique qui  étouffent constamment  les appareils judiciaires nationaux  de nombre de pays du Sud  ne permettent pas  aux organisations de la société civile d’attaquer  au Sud  les multinationales du Nord pour leurs abus au Sud.  Le réseautage et le partenariat avec les organisations de la société civile des pays du  Nord nantis des  systèmes judiciaires garantissant, au niveau national,  un champ d’application extra-nationale  permettent de palier ce genre de carence pour les organisations de la société civile du Sud.

En tant qu’organisation environnementale, pensez-vous qu’il suffirait un meilleur partage des revenus et des meilleures conditions d’exploitation du gisement de Muanda ou vous prônez plutôt l’arrêt de son l’exploitation ?

J-M.M. : Le développement durable et la création des richesses  locaux au niveau national doivent être le fondement  et la vision de toute l’action gouvernementale de la RDC. C’est d’ailleurs pour cela qu’il y a un Gouvernement. Ceci ne serait possible que si le Gouvernement dispose de moyens substantiels pour son action. Nous pensons que ces moyens proviennent  notamment de l’exploitation des ressources  naturelles  de  la RDC.  Donc,  l’exploitation pétrolière à Muanda  devrait se faire  dans un effort constant de responsabilité, dans un souci permanent de redistribution  de revenus pour  générer le bien-être social local et national tangible et  dans une volonté  toujours actuelle de veiller et de pousser à l’Éthique de/dans cette exploitation.

Photos : CCFD -Terre solidaire

Perenco est l’un des nominés pour la catégorie « Mains sales, poches pleines » aux « Prix Pinocchio du développement durable » 2014 organisé par les Amis de la Terre. Les votes sont ouverts, rendez-vous le 18 novembre pour découvrir les lauréats et sur le site d’Altermondes pour d’autres focus sur les nominés.

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