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Le 20-11-2015 à 01:11

« Au Cameroun, les agriculteurs font de la résilience »

Par Mathieu Viviani

Au Cameroun, les paysans subissent de plein fouet le dérèglement des saisons lié au réchauffement climatique. En plus de manquer de moyens pour faire face, ils subissent une concurrence de plus en plus féroce de l’agriculture intensive. Coordinateur local des programmes d’Ingénieurs sans frontières Cameroun, Jean Merlin Basile Etobe nous explique la situation et se projette dans l’après COP21.

Face au réchauffement climatique, quelles sont les principales difficultés traversées par l’agriculture camerounaise ?

Jean Merlin Basile Etole - Ingénieurs sans frontièresJean Merlin Basile Etobe : Les agriculteurs locaux manquent cruellement d’outils pour s’adapter au réchauffement climatique. À chaque fois que je me déplace sur le terrain, je reçois les mêmes échos : les saisons se distinguent de moins en moins, du coup, les exploitants, qui déjà manquaient de moyens pour entretenir leur exploitation ou leur élevage, n’ont de plus de repères pour planter et récolter leurs denrées. Étant donné que beaucoup d’entre eux utilisent la culture sur brûlis, imaginez les pertes lorsqu’il pleut dans une saison où d’habitude on attend une météo chaude et sèche.

Comment l’agriculture durable répond-t-elle au problème de la sécurité alimentaire et l’effet de serre dans votre pays ?

J.M.B.E : Pour moi, l’agriculture durable consiste à coupler les savoirs agricoles traditionnels à l’ingénierie agricole. Malgré l’apparition de l’agriculture intensive au Cameroun, le principe de résilience anime les esprits de nombre d’agriculteurs locaux. Respecter la terre cultivée est primordiale pour eux. Car le but est de la transmettre aux générations futures. La science agricole joue donc un rôle d’optimisateur. Sur place, je me suis rendu compte que beaucoup d’agriculteurs ou d’éleveurs ne mutualisaient pas les activités de leur exploitation. En dialoguant avec eux, je leur explique qu’il est possible de tout faire fonctionner en écosystème. Par exemple, pas besoin d’acheter de l’engrais supplémentaire alors que l’on peut en faire avec des déjections de poule. En raisonnant de la sorte, les agriculteurs peuvent réduire leurs coûts et mieux rentabiliser leur activité. À terme, cela permettrait de développer les exploitations, mieux subvenir aux besoins des populations locales mais aussi acheter des outils pour s’adapter aux conséquences du réchauffement climatique.

Comment les agriculteurs camerounais comptent agir après la COP21 ?

J.M.B.E : Bien souvent leur voix n’est pas entendue par le gouvernement et les fédérations paysannes officielles du pays qui, selon moi, ne sont pas représentatives car elles comptent très peu de membres ayant été agriculteurs. Un vrai paradoxe. Quand je dialogue avec les paysans, je leur explique qu’il faut sortir de l’isolation en se mettant en contact avec leurs confères issus des autres localités. Il faut qu’ils se fédèrent pour promouvoir leur modèle durable. Après la COP21 des efforts seront aussi à faire sur la réduction des émissions de CO2 issues des exploitations. Enfin, il va falloir nouer plus de liens de confiance entres les autorités locales et les agriculteurs. Il y a un travail de médiation et d’information à débuter. Car l’agriculture locale nourrit certains préjugés au Cameroun. On pense souvent qu’elle ne sert qu’à la subsistance des paysans et de leur famille. Alors qu’en fait, celle-ci crée des emplois pour les jeunes, garantit une meilleure sécurité alimentaire, apporte de nouvelles entrées d’argent aux municipalités. Bref, elle contribue au développement socio-économique des régions tout en préservant l’environnement.

Crédits photo de Une : Amcaja

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