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Le 05-04-2016 à 12:04

Andrès Ruggeri : « Les travailleurs argentins ont appris que l’autogestion est un chemin viable »

Par Nils Solari

L’Argentine compte près de 350 entreprises récupérées par les travailleurs employant un total d’environ 16 000 personnes. Organisateur des rencontres internationales « L’économie des travailleurs », qui permettent aux représentants de ces entreprises d’échanger sur leurs pratiques et difficultés, Andrès Ruggeri souhaite voir émerger une nouvelle logique économique et sociale. 

Comment expliquer la quantité d’entreprises récupérées par les travailleurs (ERT) en Argentine ?

Andrès RuggeriAndrès Ruggeri : La moitié des entreprises récupérées argentines est apparue après la crise de 2001-2003. Les conditions extrêmes générées par la politique néolibérale (crise très grave, chômage record et démantèlement de l’appareil de sécurité sociale) ont forcé les travailleurs à entrer en résistance, dans un pays ayant une tradition ouvrière d’occupation d’usines. Sans être systématique, l’occupation d’usine était une option, et la situation a au moins permis de rompre l’isolement des travailleurs. Ils ont formé un mouvement avec une identité et une organisation propres, pour soutenir et promouvoir les récupérations. L’état du pays a beau avoir évolué depuis, les travailleurs argentins ont appris que l’autogestion est un chemin viable pour conserver leurs postes de travail. Et leurs ex-patrons sont d’une certaine manière à l’origine de ce mouvement collectif.

Quelles difficultés rencontrent les ERT ? Comment les résoudre ?
Occuper, résister, produire
« Occuper, résister, produire. Autogestion ouvrière et entreprises récupérées en Argentine » d’Andrès Ruggeri (Université de Buenos Aires) – traduit depuis l’espagnol (Argentine) par Nils Solari, Éditions Syllepse, avril 2015

A.R. : L’État n’accorde pas facilement de caractère légal aux entreprises récupérées. Au moment de former une coopérative, les travailleurs des ERT perdent certains droits prévus par la législation du travail, notamment l’accès à la sécurité sociale. Ils doivent donc se mobiliser pour obtenir des lois d’expropriation, une réforme de la loi sur les faillites et des aides financières. Ensuite, le marché impose une logique de concurrence que les travailleurs ne savent pas toujours affronter et pour laquelle ils sont en désavantage : n’ayant pas accès au crédit, ils ne disposent pas de capital d’amorçage et ne peuvent compter que sur leur force de travail et leurs machines, souvent en piètre condition. Il n’est pas facile de constituer un collectif autogestionnaire capable de relever ces défis. Surtout lorsqu’il se forme de manière involontaire, comme un héritage du désastre économique et social issu de la fermeture d’entreprise.

Vous organisez les rencontres internationales « L’économie des travailleurs ». Quels en sont les objectifs ? 


A. R. : Échanger et débattre autour des différentes expériences d’ERT afin de mieux comprendre leurs origines, problèmes et perspectives, et coordonner les efforts. L’autogestion ne se résume pas à la résistance au chômage provoqué par le néolibéralisme, il faut développer une nouvelle logique économique et sociale, encore embryonnaire. Lors de la dernière rencontre au Venezuela, des résolutions ont été prises pour entamer la coordination d’expériences, tant sur le plan de la solidarité internationale et de l’échange d’information, qu’au niveau de relations plus concrètes sur le plan économique. Les coopératives de textile argentines et les producteurs communautaires de tissus vénézuéliens ont par exemple signé un accord de collaboration. En Europe, une première rencontre s’est tenue en janvier 2014 dans l’usine de Fralib (actuelle SCOP TI) à Gémenos. Une seconde se prépare à Vio.me, à Thessalonique, en Grèce, afin que les ERT européennes puissent, au-delà des débats, soutenir sur le terrain la lutte des travailleurs grecs.

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